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Intel ou untel à la conquête de l’Europe

Le voilà, le grand argument qui permet aujourd’hui de justifier un investissement étranger massif, outre le fait que ce dernier arrange bien l’État ou nos investisseurs en les exonérant de leurs propres responsabilités sur notre sol : “ça va créer de l’emploi”.

Peu importe qu’Intel ou untel investisse des milliards en Europe (surtout en Allemagne, paraît-il) pour produire des puces (“Made in Europe” a même osé Thierry Breton), cela traduit une chose, et c’est d’ailleurs un titre qui a été employé dans la presse anglo-saxonne : le fait qu’Intel parte à la conquête de l’Europe. Le 8 février, la commission européenne dévoilait son “Chips Act”, plan massif d’investissements, qui permettrait au Vieux Continent d’innover, et de reprendre des parts de marché à l’Asie, mais aussi, tenez-vous bien aux Etats-Unis (?) Bilan des courses, les Etats-Unis viennent produire des puces américaines en Europe. Et last but not least, pour le dire dans la langue de j’expire, l’Europe et les Etats concernés devraient financer à plus de 40 % l’investissement du géant américain. Est-ce donc qu’Intel investit EN Europe ou est-ce plutôt que l’entreprise américaine investit l’Europe et que cette dernière lui tient la main ? Avant de répondre à la question, songez peut-être aux nombreuses pépites françaises dans le domaine des semi-conducteurs. Les laissera t-on s’éteindre ou se faire croquer, elles aussi, pour satisfaire les besoins nutritionnels de l’Oncle Sam ? Oui, n’est-ce pas proprement ironique qu’en pleine actualité du débat sur l’autonomie stratégique de l’Europe, nous nous inféodions lamentablement à un acteur américain pour produire un besoin essentiel de l’économie moderne ? Avec en plus, l’air de nous en affranchir.

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