3 questions à Philippe Caduc, PDG de l'ADIT / 17 janvier 2022

Vous venez d’annoncer l’entrée du fonds Sagard dans le capital de l’ADIT ? Pouvez-vous nous expliquer l’objectif de cette opération ?

Chacun a bien compris l’importance croissante que prennent les métiers de l’intelligence stratégique et économique, de la compliance et de la protection des actifs stratégiques des entreprises. Le contexte géostratégique, marqué par une nouvelle vigueur des tensions interétatiques, par le renforcement d’acteurs interétatiques criminels ou terroristes ainsi que par la numérisation pose un ensemble de défis qui nécessitent de disposer d’une masse critique, d’une présence globale et de capacités pointues dans de nombreux domaines d’expertise.

Dans ce contexte, nous travaillons à renforcer le leadership français, européen et francophone de l’ADIT sur l’ensemble des métiers. Sagard est aujourd’hui en négociations exclusives avec Parquest, le fonds qui nous soutient depuis 3 ans. A l’issue de ces discussions, il devrait devenir notre premier actionnaire, à un niveau proche de la majorité en capital. L’Etat conservera une action de préférence, et Parquest, BPI et Amundi resteront actionnaires. Nous sommes très heureux de l’intérêt de Sagard pour l’ADIT. C’est un fonds créé en France il y a près de 20 ans, qui accompagne les PME françaises dans leurs stratégies de développement, en France et à l’international. Il est basé en France et regroupe des investisseurs majoritairement européens, aux côtés de la famille québécoise Desmarais. Sagard bénéficie d’une excellente réputation : ils ont accompagné plus de 35 entreprises françaises dont des actifs stratégiques comme Souriau et Sabena et ils ont investi à plusieurs reprises aux côtés de la BPI.

L’entrée de Sagard au capital de l’ADIT va nous donner les moyens de poursuivre notre stratégie.

Comment la gouvernance de l’entreprise va-t-elle évoluer ?

Rien ne change dans la raison d’être, dans le management et la préservation des enjeux de souveraineté. L’autonomie stratégique et géostratégique de L’ADIT est plus que jamais préservée avec des actionnaires financiers qui continuent d’investir et d’autres qui vont permettre le développement international de L’ADIT.

L’augmentation du nombre d’actionnaires financiers aux côtés de l’Etat, de la BPi est une garantie d’autonomie stratégique. Nous sommes dans une logique de consortium de fonds, Sagard prenant une part d’actionnaire de référence inférieure à 50%

Le capital reste majoritairement français, auprès des 3 actionnaires actuels qui restent (Parquest, Bpifrance et Amundi).

Sagard est un FPCI français à capitaux majoritairement européens (les deux tiers); géré par une société de gestion française dont les associés sont français.

Les droits de BPi et la souveraineté de l’Adit ont encore été renforcés lors de cette opération.

L’Etat continue d’exercer son contrôle et son agrément avec les serveurs, la gouvernance, et les habilitations.

Sagard pourra contribuer à soutenir de le développement de l’Adit sur le marché francophone et sur le marché nord américain et consolider sa position de champion français du secteur

Quels sont les grands enjeux et perspectives l’ADIT pour les années à venir ?

Le renforcement actionnariat se fait dans la continuité des étapes précédentes avec une vraie stratégie au regard des enjeux d’européanisation et d’internationalisation du business. Cela doit permettre à court, moyen et long terme d’adosser l’ADIT à des actionnaires stables et de confiance lui permettant de poursuivre sa stratégie de consolidation du secteur, tout en ouvrant à la société de nouvelles perspectives de marché à l’international.

Notre projet est de continuer à bâtir un groupe français, avec un siège à Paris et à dimension souveraine, mais aussi européen, francophone et transatlantique. Par-dessus tout, nous serons toujours autonomes et indépendants, aucun actionnaire ne devant avoir un droit de regard sur les dossiers traités pour tous nos clients.

Vous aurez compris que nous annoncerons différentes opérations dans les prochaines années, dans différentes zones géographiques, et que nous allons accroître notre présence dans des environnements neutres, non-alignés entre les Etats-Unis et la Chine.